L’arrivée de Hider fut comme un signe de renouveau pour le village de Suna, mais aussi pour le Pays du Vent. Retrouver son village natal semblait le rendre enthousiaste. Beaucoup de choses avait changé aux yeux du chef du clan des Zeruges, il savait que cette demande du Daimyo cachait des choses malsaines. Malheureusement, une ambiance pesante semblait s’être installée depuis des années au village de Suna. En effet, même si l’ancien kazekage était mort et que le village était libéré de cet abominable personnage, cela ne suffisait pas pour que les habitants oublient ce sombre passé douloureux, qui les habitaient au plus profond de leurs âmes.
Les conseillers de l’ancien kazekage avaient été pris pour cible également, plusieurs tentatives d’assassinat s’étaient enchaînées depuis les dernières semaines à l’encontre des conseillers. Les autorités avaient calmé le jeu en les enfermant dans une prison loin des autres prisonniers afin d’éviter tout incident, pour qu’ils soient jugés et prennent la peine maximale. Il fallait bien que justice soit faite un jour ou l’autre. Beaucoup de familles avaient été détruites à cause de ces charlatans sans scrupules, une tyrannie qui avait coûté cher. Beaucoup de monde aimerait savoir comment le Daimyo a pris contact avec Hider. L’homme aux yeux d’or se trouvait dans une pyramide où il s’était installé avant de venir au village de Suna, histoire d’emmagasiner quelques informations et nouvelles sur son village natal. Mais le chef du Pays du Vent le cherchait depuis des années pour lui faire cette proposition, et cette fois, la chance tourna en la faveur du Daimyo.
Cela faisait à peine trois jours que Hider était arrivée au village de Suna. Personne ne l’avait encore vue, à part la secrétaire qui faisait des allers-retours jusqu’au bureau de Hider en lui ramenant des piles de dossiers. L’homme aux yeux d’or semblait dans ses pensées, il était debout, positionné derrière la vitre, il voyait au travers de cette fenêtre la ville de Suna, voyant les gens affluer dans les ruelles sous une chaleur étouffante, faisant mal à la tête pour les non habitués. Le chef du clan des Zeruges avait tout de même prit des décisions en si peu de temps, comme de délivrer les innocents qui avaient combattu l’ancien régime du Shodaime Kazekage et il avait écrit un long message à tous les villageois leur promettant des jours meilleurs.
Mais il fallait avouer que l’ancien chef de Suna avait mis le village dans l’embarras, les caisses étaient vides, du moins presque. Ce n’était pas étonnant que le peuple s’était acharné contre cet ignoble personnage. Il se tourna ensuite vers son bureau pour s’asseoir et commencer sa lecture par les dossiers les plus importants. Apparemment, des contrats avaient été rompu par les petits villages aux alentours depuis quelques années. Il feuilleta les pages, il semblait de plus en plus surpris de tout ce qui s’était passé durant son long séjour.
Après quelques heures de travail de tampons, signatures des formulaires remplis à l’encre noire, le Daimyo frappa à la porte avant de rentrer en compagnie de deux anbu, l’un était vers la droite et l’autre vers la gauche, sans oublier une dizaine de Samouraï. Ils saluèrent respectueusement le Kazekage. Leur venue montrait l’heure de la cérémonie pour le nouveau Kazekage. Il devait faire une présentation à tous les villageois ainsi qu’à tous les ninjas. Effectivement, toutes les missions étaient maintenant annulées jusqu’à la fin de la cérémonie. Le Daimyo, d’un air joyeux, entama la discussion pour voir si Hider s’en sortait et pour savoir le fond de sa pensée.
« Bonjour mon ami ! Aujourd’hui est un grand jour pour le village de Suna, il est l’heure de tourner la page… »
Le Daimyo avait joué la carte du sourire et d’encouragement envers cet homme, il le sentait préoccupé. Hider plongea son regard sur le Daimyo. Il leva la main vers sa tête pour ranger ses mèches rebelles qui lui gênaient quelquefois la vue, et lui répondit d’une voix grave et apaisante :
« Merci de votre encouragement… Avant de partir et de lancer la cérémonie, j’ai quelque chose à vous dire, Daimyo. Dans mon discours, je ne cacherai rien aux villageois. Ils doivent tout savoir, et de fond en comble, sur l’avenir du village. Le mensonge ne fera qu’empirer les choses, c’est pour cela que tout le monde se donnera la main ! Que ce soit ninja, civil, ils sont tous importants pour cicatriser cette blessure... »
Les personnes qui étaient présentes dans le bureau ne le quittaient pas du regard, comme s’ils écoutaient un conte. Sa voix grave avait l’air si enchanteresse, était si agréable à écouter. L’homme aux yeux d’or était finalement prêt pour les présentations avec les habitants du village de Suna. Ils allaient à présent découvrir leur nouveau chef, mais également un allié de taille qui saurait les protéger, même en payant le prix de sa vie pour eux. Quelqu’un qui saurait les aimer et les écouter, les conseiller à faire le meilleur choix possible. Il fallait bien une personne aussi loyale pour apaiser les tensions avec des propos sincères, des mots qui viennent du cœur pour toucher même le plus sombre d’entre eux, ou au moins le faire douter et l’obliger à se remettre en question, ce serait déjà bien. Et de cette façon, créer une solidarité comme il existait jadis, quand Suna était uni comme les cinq doigts d’une main. C’était pour toutes ces raisons-là que le Daimyo l’avait choisi, pas uniquement pour sa puissance mais également pour son côté pédagogue ainsi que pour sa sagesse, qui seraient un grand atout et un grand secours pour quiconque.
Hider et le Daimyo accompagnés de leurs ninjas quittèrent le Dôme pour rejoindre la ville. L’homme aux yeux d’or n’avait pas encore la tenue de Kazekage, elle devait être encore en cours de finalisation chez le couturier mais cela ne saurait tarder. Le Daimyo lui posa une question au sujet du discours qu’il devrait faire, s’il avait besoin d’écrire un texte pour ne pas oublier quand il serait devant l’ensemble des villageois. Hider lui rétorqua que tout se ferait naturellement. Il ne voulait pas lire une feuille puis lever la tête devant plusieurs milliers de personnes pour ensuite se replonger dans son texte.
C’est alors que le groupe quitta le bureau du Kazekage pour descendre les marches. Il y avait plusieurs escaliers, il fallait quelques minutes pour arriver en bas. Les escaliers résonnaient de leurs pas. Arrivés en bas, Hider ouvrit la porte et se retrouva en pleine ville, accompagné du Daimyo et des deux anbus, une escouade de samouraïs qui suivaient juste derrière eux.
La suite se déroulerait dans la ville de Suna devant des milliers de personnes.